Lorsqu’ils élaborent des politiques publiques, les décideurs doivent souvent faire face au défi de considérer le rôle des données probantes, notamment celui des preuves scientifiques. Patrick Fafard (Université d’Ottawa), agrégé de recherche aux RCRPP, examine ce défi dans le rapport intitulé Données probantes et politiques publiques favorables à la santé : pistes fournies par les sciences de la santé et la science politique, qui fut préparé pour le Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santé, en collaboration avec les Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques.
Le rapport met l’accent sur deux questions connexes : En quoi consistent des données probantes dans le contexte du processus d’élaboration des politiques et quels sont les modèles d’élaboration des politiques disponibles en science politique que l’on peut utiliser pour éclairer notre compréhension de la façon dont des données probantes sont ou ne sont pas utilisées au moment d’élaborer des politiques publiques favorables à la santé?
Fafard présente une analyse critique de la mesure dans laquelle des preuves scientifiques peuvent être utilisées pour élaborer des politiques publiques. L’objectif visé est celui de jeter des ponts entre, d’une part, la conception quelque peu linéaire de l’élaboration des politiques qui domine dans les sciences de la santé et, d’autre part, plusieurs considérations plus complexes et très stimulantes tirées de la science politique et de la science appliquée aux politiques.
À partir de cette toile de fond, l’auteur fournit des pistes sur la façon dont les politiques sont conçues et il présente, en guise de conclusion, six propositions en vue de guider ceux qui souhaitent que des données probantes contribuent à façonner les grandes politiques publiques dont les incidences se font sentir sur la santé des Canadiens.